Cycle : Ecrire les histoires de l'art d'Asie du Sud-Est : la monographie de l’artiste #2 Ken George
SéminaireCette série inaugurale de webinaires sur l’art moderne et contemporain de l’Asie du Sud-Est se propose d’éclairer l’importance de la monographie d’artiste dans la pratique de l’histoire de l’art.
#2 : Ken GEORGE
Companionable Objects, Companionable Conscience
Comment pouvons-nous écrire les drames et les embarras de conscience dans nos ethnographies et nos manières de faire l'histoire de l'art de l'Asie du Sud-Est ? Les choses - les œuvres d'art - vivent avec nos modes de vie et avec les projections éthiques de nous-mêmes. En travaillant sur des portraits écrits du peintre A. D. Pirous et d'autres figures de la première cohorte d'artistes postcoloniaux indonésiens (1945-2000), j'ai été fasciné par ces véritables artistes-de-conscience qui explorent des récits permettant d'aligner leur subjectivité, leurs œuvres d'art et leurs publics. Considérer la conscience (et les échecs de conscience) comme une force déterminante dans la façon dont les artistes pratiquent leur métier et vivent dans leur monde ouvre de nouvelles possibilités pour prendre la mesure des enjeux du monde de l'art et de leur spécificité politique et historique. C'est une invitation à s'intéresser à une ethnographie épisodique et à l'histoire de l'art, et nous oblige à travailler à la fois avec et contre les récits que les artistes font d'eux-mêmes.
How might we write the dramas and predicaments of conscience into our ethnographies and histories of Southeast Asian art? Things—art works—mingle with us in our lifeworlds and in our ethical accounts of ourselves. In preparing written portraits of painter A. D. Pirous and other figures from Indonesia’s earliest cohort of postcolonial artists (1945-2000), I have been drawn to them as artists-of-conscience who seek out narratives that bring their subjectivity, their artwork, and their publics into companionable alignment. Picturing conscience (and failures of conscience) as a shaping force in the way artists practice their craft and dwell in their lifeworlds opens up fresh possibilities for taking measure of artworld pursuits and their political and historical specificity. It invites an interest in episodic ethnography and art history, and obliges us to work both with and against the grain of the artists’ own account of themselves.
Ken George (Ph.D., Université du Michigan) est professeur émérite d'anthropologie à l'ANU College of Asia and the Pacific de l'Australian National University, après avoir travaillé à l'Université du Wisconsin-Madison, à l'Université de Harvard et comme rédacteur en chef du Journal of Asian Studies (2005-2008). Les recherches ethnographiques et en histoire de l'art de Ken en Asie ont commencé par une décennie de travaux sur la politique culturelle de la violence rituelle dans les hautes terres de Sulawesi, en Indonésie. Il a ensuite mené un projet de collaboration à long terme sur l'art islamique contemporain et les publics artistiques en Asie du Sud-Est. Ses recherches ont été soutenues par le Social Science Research Council, la Wenner-Gren Foundation, l'Aga Khan Trust for Culture, la John Simon Guggenheim Foundation, le National Endowment for the Humanities (États-Unis) et l'Institute for Advanced Study de Princeton. Parmi ses livres citons le primé Showing Signs of Violence : The Cultural Politics of a Twentieth-Century Headhunting Ritual (1996) ; Spirited Politics : Religion and Public Life in Contemporary Southeast Asia (2005, co-éditeur) ; et Picturing Islam : Art and Ethics in a Muslim Lifeworld (2010). Ses recherches actuelles avec Kirin Narayan, explorent le mélange de la religion et de la technologie en Inde et ont été soutenues par l'American Institute of Indian Studies, le programme Fulbright de l'USIEF et une bourse Discovery Project du Conseil australien de la recherche.
Yin Ker est conservatrice associée pour l’Asie du Sud-Est au Musée national d’art moderne - Centre Pompidou. Elle doit sa formation en histoire de l’art à la Sorbonne, en France, où elle a achevé, en 2013, son doctorat sur le plus grand moderniste de la Birmanie (Myanmar), Bagyi Aung Soe. De 2014 à 2021, elle a enseigné l’art bouddhique et les arts de l’Asie du Sud-Est en tant que maître de conférences à la Nalanda University, en Inde, puis à la Nanyang Technological University, à Singapour. En 2010, elle a été co-commissaire de la première exposition majeure de l’art contemporain birman, « plAy: Art from Myanmar Today », organisée en dehors de la Birmanie avec le soutien de l’Osage Art Foundation, puis en 2021, de la première exposition majeure de Bagyi Aung Soe au Centre Pompidou.
Crédits de l'image : Meditation on a Circle with a Vertical Line (Meditasi Lingkaran dengan Garis Vertikal). A. D. Pirous, 2000. 45 x 35 cm, marble paste, gold leaf, acrylic on canvas. Courtesy of the artist and Yayasan Serambi Pirous, Bandung, Indonesia.
Une conférence animée par Yin Ker, Adjunct Curator, Musée national d'art moderne, Centre Pompidou & amis du Centre Pompidou.
Interventions en langue anglaise.
En ligne sur Microsoft Teams et sur place dans la Salle de l’École Pro, Niveau 4, Centre Pompidou, Paris.
Accès uniquement sur inscription préalable :
Organisé par Bibliothèque Kandinsky et Musée national d’art moderne - Centre Pompidou.
Cet évènement bénéficie du soutien de la KD Collection et des amis du Centre Pompidou.