Frans Masereel. Voyages au pays des Soviets, Éditions Snoeck
ConférenceLa Bibliothèque Kandinsky du Musée national d’art moderne/CCI, Centre Pompidou est heureuse de vous inviter à la présentation de l'ouvrage Frans Masereel. Voyages au pays des Soviets, Éditions Snoeck, en présence des auteurs Samuel Dégardin et Tatiana Trankvillitskaïa.
Destination prisée par les artistes et les intellectuels de gauche depuis la mise en orbite de la révolution bolchévique, Moscou incite assez naturellement Frans Masereel à faire le voyage. Invité par la VOKS (Société soviétique pour les relations culturelles avec l’étranger), le graveur belge est chaudement accueilli en avril 1935 par une délégation officielle. Au cours de ce séjour de plus d’un mois, Frans Masereel est téléguidé de Moscou – où une exposition de ses œuvres le met en contact avec des artistes russes – à Kharkov, en passant par Léningrad. Ses impressions socialistes font l’objet de nombreux dessins qu’il arrache volontiers d’un de ses carnets pour les publier dans la presse moscovite. Déterminé une fois de retour à apprendre le russe, Masereel planifie l’année suivante un nouveau séjour de trois mois en terre socialiste. Accompagné de sa femme Pauline, il rejoint Moscou en juin 1936 avant de descendre la Volga jusqu’à Astrakhan où le Karl Marx le fait naviguer en mer Caspienne. Mais c’est en prenant le train de Bakou pour Tbilissi que Masereel retrouve quelques intellectuels français (André Gide, Eugène Dabit, Louis Guilloux) venus s’assurer qu’à l’Est, il y a bien du nouveau.
En étudiant les comptes rendus conservés aux archives de Moscou et la correspondance avec les autorités soviétiques méthodiquement classée dans les archives de la galerie Billiet-Vorms à Belvès, cet ouvrage a pour ambition de retranscrire au plus près ces deux voyages et de rendre ainsi compte des impressions d’un artiste engagé à la veille des procès de Moscou.
Samuel Dégardin est historien de l’art, auteur et artiste-plasticien. Après une thèse sur les romans en images sans paroles de Frans Masereel, il a participé à la réédition de six d’entre eux aux éditions Martin de Halleux (2018-2020). Chez le même éditeur, il a fait paraitre en 2019 Posada, confession d’un squelette.
Tatiana Trankvillitskaïa est maîtresse de conférences en études slaves à l’Université de Franche-Comté. Auteur d’une thèse de doctorat sur les liens artistiques entre l’Union soviétique et la France dans l'entre-deux-guerres, elle poursuit ses recherches dans les archives russes et publie des articles sur le sujet dans des revues spécialisées.