Pierre Commoy (né en 1950 à La Roche-sur-Yon, photographe) et Gilles Blanchard (né en 1953 au Havre, diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts) se rencontrent lors de l’inauguration de la boutique Kenzo de la Place des Victoires, à Paris, en septembre 1976. Le couple développe une œuvre commune singulière dès la fin des années 1970, mêlant art du portrait et de la mise en scène, élaboration de décors et d’ornements en studio, photographie et peinture. Mobilisant des techniques variées, ils élaborent une formule artistique créative, ludique et engagée. En 2022, leur premier don d’archives à la Bibliothèque Kandinsky vient constituer la base d'un fonds ouvert portant sur plus de quatre décennies de carrière artistique en duo.  

Catalogue raisonné (n.m.) : ouvrage qui recense avec méthode l’intégralité des œuvres connues d’un artiste. Ici, l’expression s’applique non pas aux créations d’une personne mais d’une institution protéiforme, le Centre Pompidou.

Le 5 février 2025, la Bibliothèque Kandinsky a accueilli Yves Gevaert – acteur et éditeur majeur de la scène artistique bruxelloise et internationale – pour une conversation publique animée par la chercheuse et historienne de l’art Kaat Obbels. L’essai qui suit retranscrit l’introduction prononcée par Kaat Obbels en ouverture de la rencontre, où elle rappelle l’importance du travail éditorial d’Yves Gevaert et de sa mémoire, aujourd’hui préservée dans un fonds d’archives entré en 2022 à la Bibliothèque Kandinsky grâce à un don remarquable par sa générosité et la diversité des documents qu’il rassemble – catalogues, correspondances, maquettes et matériaux préparatoires. Ce fonds constitue une ressource majeure et unique pour la recherche tout en offrant une plongée rare dans les processus créatifs et éditoriaux qui ont marqué plusieurs décennies de l’art contemporain. Il a fait l’objet d’un premier travail scientifique mené par Kaat Obbels, en étroite collaboration avec Yves Gevaert, dans le cadre d’une bourse de la Mission Recherche des Amis du Centre Pompidou (promotion 2024). Cette rencontre a ainsi permis de replacer le don d’Yves Gevaert dans une perspective historique et éditoriale, tout en ouvrant un dialogue sur la transmission et la valorisation d’une vie entière consacrée à l’édition d’art.